Orpi est un réseau immobilier français, leader de son secteur. En octobre dernier, l’organisation a décidé de s’intéresser à ces nouveaux phénomènes que sont l’économie du partage, le nomadisme, la digitalisation des usages quotidiens, en posant une question simple dans le cadre d’une grande enquête menée en collaboration avec Ipsos : **Comment les Français vivent-ils leur logement en 2015 ? **Les résultats sont édifiants.
Jean-Claude Kaufmann, sociologue qui a participé à l’enquête, explique : « (…) le désir d’un autre rapport au logement s’imprime de plus en plus dans les esprits. Le logement, c’est la sécurité, le bien-être et la chaleur du chez-soi, l’enracinement familial, parfois, dans la longue durée. Mais c’est aussi un risque d’enfermement dans ce même chez-soi, devenu étroitement routinier et sans surprise. Voilà justement ce qui est rejeté aujourd’hui. Nous avons conscience de n’avoir qu’une vie et de l’impérieuse nécessité de ne pas laisser passer les occasions où elle pourrait s’avérer plus intense, inventive et ouverte. »
L’échange de logement : le troc du « chez soi »
[] « Si l’économie du partage offre plus de liberté et de flexibilité dans les modes de vie, elle permetaussi devoyager de manière plus économique mais aussi humaine dans une société qui tend pourtant à se dématérialiser. Il y a quelques années encore, il n’était pas pensable de prêter son logement à une autre personne qu’à un proche. Aujourd’hui, ce sont 50 % des Français qui pourraient envisager de faire un échange de logement durant les vacances (…). L’ouverture n’est plus vécue comme une intrusion dans la vie privée, mais bien comme une opportunité de faire des rencontres tout en dépensant malin ! »
Le point de vue de Jean-Claude Kaufmann
« Les chiffres le disent, le rêve aujourd’hui est que le logement devienne un instrument plus souple permettant d’avancer dans ce nouveau projet existentiel. De vivre d’une certaine manière deux vies en une seule****par l’échange (une partie de la semaine ou pendant les vacances), d’une région à l’autre, d’un style de vie à l’autre. Sans que cela occasionne des frais et une complexité de gestion comme ce serait le cas avec une résidence secondaire. Au contraire, l’échange ou la sous-location offrent la possibilité de dépenser moins tout en tissant des liens pouvant devenir amicaux. Dans notre société si dure et si froide, guettée par les démons de l’égoïsme et de l’enfermement sur soi, cette chaleur humaine retrouvée est tout aussi précieuse que le grain d’aventure qui est au cœur de ce moderne nomadisme résidentiel. »
Les échanges de maisons ont, on le constate, encore de beaux jours devant eux.
L’enquête peut être consultée sur le site de l’ORPI.