Pourquoi un bilan carbone ?
Chez HomeExchange, nous réalisons de manière volontaire notre bilan carbone depuis 2019. Après les émissions liées au fonctionnement de notre siège et de notre service, nous avons décidé en 2020 de commencer à mesurer les émissions liées aux transports empruntés par nos membres pour se rendre à leurs échanges.
Ce bilan carbone, loin d’être une fin en soi ni une science exacte, est un exercice essentiel pour mieux appréhender les ordres de grandeur, les partager de manière transparente à notre communauté, et surtout pour nourrir un plan d’action visant à améliorer notre impact.
2022 : nouvelle année de référence pour notre empreinte carbone
Passage d’un outil externe à un outil sur mesure
Si pour nos 3 premiers bilans carbone, nous avons fait le choix de passer par des outils externes, nous avons souhaité gagner en précision sur la mesure de nos différents périmètres d'émissions. Nous avons donc choisi de nous tourner vers OuiAct, un cabinet reconnu pour son expertise en stratégie climatique, qui, après nous avoir accompagné dans la réalisation d’une étude d’impact carbone, nous a aidé à construire un outil de mesure davantage adapté à nos spécificités, en s’appuyant sur la méthode Bilan Carbone®. OuiAct a donc réalisé l’ensemble du bilan carbone 2022, et nous pourrons dorénavant le mesurer de manière autonome, en faisant bien sûr valider et certifier les résultats par leur équipe.
Des limites à garder en tête
- Comme les années précédentes, ce bilan carbone doit être scruté avec beaucoup de précaution et de recul, car il ne donne qu’une estimation partielle. Nous avons privilégié au maximum les données physiques par rapport aux ratios monétaires (X€ = X tCO2e), mais la part d’incertitude reste présente.
- La comparaison avec les années précédentes est difficilement faisable : 2020 et 2021 ont en effet été des années très particulières pour le secteur du Tourisme, dans un contexte de covid.
- C’est par ailleurs la 1ère année que nous mesurons avec une aussi grande précision les émissions de transport de nos membres, grâce à une nouvelle méthodologie statistique plus granulaire.
Résultats et enseignements clés de notre bilan carbone 2022
Les résultats par périmètre d’émissions
HomeExchange et sa communauté ont produit entre janvier 2022 et décembre 2022 inclus 384 134 tCO2e (=tonnes d’équivalent CO2), tous périmètres confondus (fonctionnement du siège et voyages des membres). Plus concrètement, cela correspond à 55 000 allers-retours Paris-Sydney (Source : Bon Pote).
Voici une cartographie visuelle des émissions prises en compte dans notre bilan carbone :
Voici à présent nos résultats par périmètre :
L’empreinte carbone de notre siège par employé·e est de 13,5 tCO2e (l'équivalent de 7 aller-retours Paris-New York en avion), soit une baisse de 1,5% par rapport à 2021. L’empreinte carbone des voyages n’est pas comparable à 2021, notamment à cause du changement de périmètre (tous les voyageur·euse·s sont dorénavant inclus dans le calcul).
Bons ou mauvais résultats ? Compte tenu du changement de méthodologie, des limites de l’exercice, et du fait que peu d’acteurs du tourisme partagent aujourd’hui leur bilan carbone incluant les transports de leurs client·e·s, il nous est aujourd’hui difficile de conclure sur notre bilan 2022.
Mais ce n’est pas pour autant que nous n’en tirons pas d’enseignements 💡
Le poids écrasant des voyages long-courrier
Vous l’aurez compris, les voyages de notre communauté représentent la quasi-totalité de notre empreinte carbone. Parmi les enseignements clés : le poids écrasant des trajets de plus de 3000 km, qui représentent près de 70 % des émissions liées aux voyages de nos membres, pour seulement 20 % des échanges de maisons réalisés sur notre plateforme.
Émissions du siège : les achats et services, un poste principal sur lequel nous avons peu de leviers d’action
Voici à présent le détail des émissions liées au fonctionnement de notre siège :
Notre principal poste d’émission sur ce périmètre ? Les achats et prestations de service.
La majorité de ces émissions proviennent de dépenses de services et ont été traitées à l’aide de ratios monétaires. En conséquence, les incertitudes sur les émissions associées sont relativement élevées (autour de 80%) et les leviers de réductions sont réduits. Nous pourrions imaginer changer de banque, mais les ratios monétaires fournis par l’ADEME restant les mêmes, l’impact ne pourrait s’observer sur notre bilan 2023.
Empreinte carbone de la publicité : une mesure améliorée mais des zones d’ombres persistantes
- Les années précédentes, la communication numérique représentait le gros de notre empreinte carbone, il est aujourd'hui le 3ème poste d'émissions. Grâce à OuiAct, nous avons pu aller au-delà des ratios monétaires pour nos dépenses publicitaires digitales, ou de l’estimation “classique” de 4g CO2e par email (peu réaliste dans le cas d’un envoi groupé d’email).
- Autre point notable : nous avons adapté notre stratégie publicitaire et réduit nos investissements par rapport à 2021, entraînant une baisse de l’impact associé.
- En revanche, l’empreinte carbone liée à notre serveur AWS a explosé, (+358% vs 2021), car nous avons cette année pris en compte la donnée brute communiquée par Amazon Web Services, plutôt qu’un ratio monétaire.
- Contrairement au numérique, les études sur les émissions carbone liées à la publicité TV ne sont aujourd’hui pas très développées, si ce n’est inexistantes. Faute de données précises, nous avons utilisé des ratios monétaires pour ce poste. Un axe d’amélioration notable : parvenir à tourner nos futurs spots publicitaires sur des lieux de tournages moins lointains. Nous sommes parti·e·s tourner en Colombie en 2022, essayant de limiter cet impact en envoyant l’équipe la plus réduite possible, mais ce poste représente une part conséquente de l’empreinte Marketing.
Les prochaines étapes 🚀
Promouvoir le tourisme durable : pilier principal de notre stratégie bas-carbone
Sans surprise, les émissions liées aux voyages de notre communauté représentent 99,7% de notre bilan carbone. Loin de repousser la responsabilité sur nos membres, nous reconnaissons notre rôle, en tant qu’acteur proposant une solution de voyage à bas coût et ayant régulièrement mis en avant des destinations parfois lointaines.
Ce bilan plus poussé va donc nous permettre de consolider notre stratégie de limitation des émissions 2023/24, avec un focus particulier sur la mise en valeur d’un tourisme plus proche et décarboné.
Si le poids des émissions liées au voyage de nos membres écrase littéralement celui de notre siège, nous sommes persuadé·e·s que c’est en mettant l’impact au cœur de toutes nos activités que nous parviendrons à nous transformer en profondeur. Nous continuerons donc à mettre en place des actions pour améliorer l’empreinte de notre siège (utilisation de mobilités douces, limitation de l’avion, audit de nos fournisseurs, actions de sensibilisation, etc…)
Repenser notre stratégie de contribution carbone
Après une année marquée par les polémiques autour des crédits carbone, nous avons pour le moment décidé de flécher nos investissements vers des projets français, et de ne pas forcément se restreindre à des projets de reforestation : choisir de soutenir des projets visant à préserver les forêts existantes par exemple, permet de garder des puits de carbone intacts, ainsi que la biodiversité qu’elles abritent.
Contribuer n’étant pas une fin en soi, notre priorité reste la consolidation et la mise en œuvre d’un plan d’action de réduction des émissions.
En conclusion
Nous ne souhaitons pas attendre d’y être soumis·e·s légalement pour comprendre notre impact et mettre en place un plan d’action ambitieux. Notre mesure d’empreinte est certes encore perfectible, mais nous avons cette année fait un pas supplémentaire vers plus de précision et de transparence. Notre priorité à présent : définir des objectifs précis et réalistes, ainsi que la stratégie qui nous permettra de les atteindre.
Une chose est sûre, limiter nos émissions carbone est un combat que nous ne pouvons mener seul·e·s. Changer la représentation du voyage ne se fait pas en un jour, mais en alliant nos forces et nos efforts, nous pourrons apporter notre pierre à l’édifice !
Alors, prêt·e à nous rejoindre dans un voyage vers un tourisme plus durable ?