Bilan carbone 2023 : des émissions en hausse, liées à l’essor de notre communauté et des vols longs-courriers
Un bilan carbone : pourquoi et comment ?
Le bilan carbone, qu’est ce que c’est ?
Chez HomeExchange, nous réalisons de manière volontaire notre bilan carbone depuis 2019, en affinant notre méthode de calcul d’année en année.
Coordonné par l'association Bilan Carbone et l'ADEME (Agence française pour la transition écologique), le bilan carbone est une méthode de calcul des émissions de gaz à effet de serre d'une entreprise. Réaliser son bilan permet d’obtenir les ordres de grandeur sur les postes de carbone les plus émetteurs de carbone, et de mettre en place un plan d’action afin de s’améliorer.
Envie d’en savoir plus sur le fonctionnement d’un bilan carbone et sur la méthodologie et le périmètre d’activité utilisé pour HomeExchange ? N’hésitez pas à consulter l’article de notre bilan carbone 2022.
Un bilan carbone réalisé en autonomie
Après avoir utilisé des outils externes, nous avons en 2022 été accompagné·e·s par OuiAct, un cabinet reconnu pour son expertise en stratégie climatique, qui nous a aidé·e·s à construire un outil de mesure davantage adapté à nos spécificités, en s’appuyant sur la méthode Bilan Carbone®. Grâce à cet outil, nous pouvons aujourd’hui réaliser notre bilan carbone, tout en soumettant notre bilan à OuiAct, afin qu’il soit validé par une entreprise experte.
Résultats et enseignements clés de notre bilan carbone 2023
Les résultats par périmètre d’émissions
D’après nos estimations, HomeExchange a été responsable en 2023 de l’émission d’environ 656 000 tonnes de CO2* en 2023, soit une moyenne de 673 kilos de CO2e par invité·e HomeExchange.
*Soit l'équivalent de 127 284 Allers retours Paris - Sydney
Cela représente une évolution de +71 % par rapport à 2022, une augmentation significative que nous analyserons dans la suite de l’article.
Comme on pouvait s’y attendre, 99,7% de nos émissions de gaz à effet de serre proviennent des émissions liées aux voyages des membres de la communauté. Presque 80% de cet impact est lié aux déplacements.
Émissions des membres : une augmentation des voyages long-courrier
Si la hausse de 71% de nos émissions s’explique en grande partie par la croissance de notre communauté et donc du nombre d’échanges de maisons réalisés, nous observons que nos émissions évoluent malheureusement plus rapidement que le nombre d’échanges.
Un contexte post-covid défavorable, marqué par une hausse des vols long-courrier
Ce contraste entre l’évolution des voyages et de son impact en gaz à effet de serre s’explique par l’évolution “anormale” des émissions liées aux déplacements qui a augmenté de 77% par rapport à 2022.
Enseignement : La pandémie du COVID-19 a gravement affecté le trafic aérien mondial. Depuis lors, une reprise rapide a été observée, revenant presque aux niveaux d'avant la pandémie en 2023. La communauté HomeExchange semble suivre cette tendance, avec une augmentation des émissions liées au transport.
C’est notamment l’augmentation des voyages de plus de 3 000 kilomètres qui est problématique. Cette catégorie de voyages représentait 20% des voyages en 2022, pour près de 70% des émissions de CO2e de la communauté, et ce chiffre s’élève aujourd’hui à 73% du CO2 pour seulement 23% des voyages !
Acquisition de Love Home Swap : une communauté présente dans des pays isolés géographiquement
En 2023, nous avons acquis la plateforme d'échange de maisons Love Home Swap, qui compte une communauté très active notamment en Angleterre et en Australie. En raison de leur position géographique isolée, les voyages effectués par ses habitants et habitantes tendent à être plus carbonés que la moyenne. On peut voir sur les graphiques ci-dessous l’évolution des échanges effectués entre 2022 et 2023 en Angleterre et Australie et l’évolution de leur impact en Co2e.
Enseignement : Notre croissance à l’international continuera d’impacter notre bilan. Au-delà de l’empreinte carbone globale de HomeExchange, il est essentiel d’étudier les émissions par pays, de comprendre les spécificités locales pour mieux adapter notre stratégie.
Émissions du siège : Une empreinte carbone qui croît moins vite que notre équipe
Le bilan carbone lié aux activités de notre siège s’élève à 1701 tCO2, soit une augmentation de 40% par rapport à 2022. Ce résultat n’est pas surprenant : nous sommes passés de 72 à 105 collaborateur·ice·s (+47%), et notre activité a également augmenté de plus de 55% (échanges de maisons organisée).
Comme beaucoup d’entreprises de services, la majorité des émissions liées à notre siège viennent des Achats et prestations de services et Marketing et communication.
Principaux résultats et enseignements concernant les émissions liées à notre siège
- La plus grosse évolution est imputable au poste Marketing et Communication, qui voit ses émissions bondir de 130% par rapport à 2022. Cela s’explique par le fait que nous avons augmenté notre budget en publicité télévisée, afin de faire continuer à faire grandir notre communauté.
Enseignement : Étant calculé uniquement à partir de ratio monétaire, la marge d’incertitude de ce poste d’émission est très élevée. Il devient indispensable d’explorer de nouvelles méthodes de calcul pour rendre nos résultats plus précis et déterminer la manière de limiter ces émissions.
- Les émissions de gaz à effet de serre liées à nos serveurs n’ont augmenté que de 38%, lorsque dans un contexte de croissance, le trafic sur notre site a quant à lui augmenté de 217%.
Enseignement : Nous avons pu limiter cette évolution, notamment grâce à l'utilisation d’un outil nous permettant d’alléger les pages de notre site, et donc sa consommation énergétique. En déployant cet outil et en appliquant des principes d’éco-conception, nous maîtriserons d’autant plus notre impact numérique.
- En 2023, nous avons observé une forte augmentation du nombre d'employé·e·s. Malgré cette croissance, nous avons réussi à limiter significativement l'augmentation des émissions dans certains services, voire à les réduire.
Enseignement : Le taux de CO2e émis par les déplacements des employé·e·s a diminué de 5 %, principalement grâce à une limitation des voyages en avion. De plus, nous avons réussi à limiter à seulement 3 % l'augmentation des émissions liées à notre séminaire annuel, en choisissant un lieu accessible en train pour la majorité des collaborateurs et collaboratrices, en choisissant des activités bas-carbone, et en instaurant davantage de repas végétariens.
Les prochaines étapes pour 2024
Notre enjeu principal : les émissions liées aux voyages
Ce bilan le montre, l’impact lié aux transports, couplé à la croissance de notre communauté, fait de la mobilité durable l’une de nos priorités.
Dans la continuité des actions que nous avons commencé à mener sur le sujet (promotion des destinations locales, du voyage en train, sensibilisation aux enjeux environnementaux…), nous poursuivrons nos efforts pour sensibiliser notre communauté sur ces deux thèmes :
- Voyager bas carbone : usage du train, des transports en commun, du vélo, de la voiture électrique, ou même des pieds :)
- Voyager moins loin : une solution pour réduire son empreinte carbone, et ce quel que soit le mode de transport utilisé. C’est un constat, une partie de notre communauté n’est pas encore prête à bannir l’avion de leur usage. Mais il est utile d’avoir en tête que pour un·e Français·e, planifier des vacances en Sicile générera 7 fois moins de carbone que des vacances en Thaïlande ! (318 kg CO2e pour un vol Lyon > Sicile contre 2223 kg Co2e pour un vol Lyon > Bangkok pour 1 personne. Source : LowTrip.fr)
* Source : LowTrip
Notre objectif n’est pas de rejeter la responsabilité sur nos membres. Nous reconnaissons que notre offre de voyages à bas coûts et certaines de nos communications promouvant des destinations lointaines contribuent à cet impact. C’est pourquoi, dans la continuité de nos objectifs de 2023, nous souhaitons poursuivre nos efforts pour améliorer nos communications et nos collaborations.
Continuer d’améliorer la mesure de notre empreinte carbone
Pour mieux comprendre notre impact et définir un plan d’action pertinent, il est essentiel d’améliorer nos méthodes de calculs de CO2e.
Pour ce faire nous travaillons sur deux aspects cette année :
- Améliorer le suivi des modes de transports utilisés lors des échanges. Représentant 77% des émissions de CO2e de HomeExchange, il est essentiel de réduire au maximum la marge d’incertitude associée aux transports.
- Minimiser l’usage de ratio monétaires (1 euro = X kgCO2e) qui est la manière de calculer son empreinte la moins précise.
En conclusion
Nous sommes fiers d’avoir pu cette année réaliser en autonomie notre bilan carbone, nous avons ainsi pu augmenter sa précision et sa transparence.Nous avons conscience de l’effort qu’il nous reste à fournir afin de maîtriser nos émissions et faire en sorte que celles-ci n’augmentent pas proportionnellement à la croissance de notre communauté. Nos résultats sont en effet insuffisants : même remis dans un contexte mondial de croissance du trafic aérien, nous devons plus que jamais jouer notre rôle et contribuer à faire changer les imaginaires liés aux vacances, en sensibilisant, et en s’alliant à d’autres entreprises, médias, et partenaires, pour faire évoluer notre secteur.