Carine et sa famille sont membres de TrocMaison. Dans son premier billet, Carine nous racontait comment elle avait pu réaliser son rêve et passer cinq mois en Californie grâce à plusieurs échanges de maisons consécutifs. Aujourd’hui, elle nous raconte comment ces échanges lui ont donné envie d’aller plus loin comment elle s’y est prise pour organiser un tour du monde en famille avec des échanges de maisons.
La bombe était lâchée… On allait faire un tour du monde! Comment ? Aucune idée.
Notre séjour de 5 mois à San Diego avec HomeExchange nous avait laissés euphoriques et l’idée d’un tour du monde en famille nous trottait dans la tête depuis longtemps déjà. Au printemps 2014, on a senti c’était LE moment ou jamais de se lancer, alors on s’est lancé ! Dans le vide, littéralement, sans garanties, sans certitudes, juste armés de nos rêves et de notre foi inébranlable en l’avenir. « Memento audere semper [[i]]##_edn1)» est notre devise, oui ou non?!
Il allait tout de même falloir régler deux-trois petites choses…
- Quoi faire du chien
- Comment faire avec les enfants
- Où aller
- Où trouver l’argent
- Comment faire avec la maison
1 – Le chien
Grâce à HomeExchange (encore), nous avons fait la connaissance, en 2010, d’une famille irlandaise. Aujourd’hui, Paddy, Lorna et leurs 4 enfants font partie de la famille.
Quand nous avons évoqué l’idée de partir 1 an, ils nous ont immédiatement proposé de s’occuper de Vixen. Le petit veinard vivra donc en Irlande pendant notre absence. Et oui, chez nous, même le chien voyage!
2 – Les enfants
Lorsque le projet s’est mis en place, Éric entamait son année de Terminale et Romain, sa troisième. Nous avons donc fixé la date de départ après les examens du Bac et du Brevet. Les épreuves finissaient le 26 juin. Très bien. On partirait donc le 27. Mais non, mais non, il n’y aurait pas de rattrapage !! (La foi, je vous dis.) Éric prendrait une année sabbatique (la « Gap year » à l’américaine est plutôt tendance après tout) et Romain ferait sa seconde par correspondance avec le Cned (il est autonome, très bon élève, ça devrait le faire).
Si la perspective d’une année de découverte, hors du carcan éducatif classique, réjouissait notre ainé, celle de travailler à la maison, sans vrais cours, avec son père et sa mère sur le dos et surtout sans copains, ne plaisait pas vraiment à Romain (c’est le moins qu’on puisse dire). Finalement, je ne sais par quel miracle (et sans doute aussi parce qu’il n’avait pas trop le choix), il s’est finalement fait à l’idée que ses parents étaient complètement fous et que ce voyage pourrait éventuellement être cool (quand même).
Les démarches pour l’inscription au Cned ont été relativement simples (quoique longues), même s’il nous a fallu obtenir l’autorisation du Conseiller culturel de l’Ambassade de France du premier pays traversé (le Canada). L’avenir nous dira si cette expérience aura été positive. Rendez-vous dans quelques mois pour le bilan…
Notre maison d’échange à Encinitas### 3 – Où aller?
Nous avons commencé (innocemment) par rédiger une liste des lieux que chacun voulait voir absolument (Rio, Istanbul, Moscou, Bora Bora, Cape Town, San Diego, Venise, Québec, Kyoto, Nouméa, Sydney, Cancún, Nairobi et j’en passe…). Nous avons ensuite établi l’itinéraire de nos rêves et demandé des devis auprès des agences de voyages****spécialistes du tour du monde. Nous avons vite déchanté. En effet, s’arrêter sur tous les continents coûte extrêmement cher (plus de 5000 € par personne). Il allait falloir faire des choix et accepter de renoncer à certaines destinations…
Nous sommes finalement tombés d’accord sur l’itinéraire suivant :
Londres – Montréal – Los Angeles – Papeete – Auckland – Nouméa – Christchurch – Singapour – Manille – Kuala Lumpur – Bangkok – Tokyo – Kuala Lumpur – Bali – Singapour – Londres
Le tout pour un peu plus de 3000 € par personne, départ le 27 juin 2015, retour le 27 juin 2016.
À cela, il faudrait ajouter les vols intérieurs et tout autre trajet entre 2 destinations intermédiaires (train entre Montréal et New York, vol pour le Cambodge, par exemple).
Notre planning :
27/06 Londres
28 et 29/06 New York
30/06 et 01/07 Montréal
02/07 au 14/07 Québec
15 et 16/07 San Francisco
17 et 18/07 Las Vegas
19 au 28/07 Sedona
29 et 30/07 Phoenix
31/07 au 23/09 San Diego
24/09 Los Angeles
25/09 au 15/10 Tahiti
16/10 au 31/10 Nouméa
01/11 au 04/12 Nouvelle-Zélande
05/12 au 21/12 Philippines
22/12 au 02/01 Singapour
03/01 au 05/01 Kuala Lumpur
06/01 au 05/02 Thaïlande
06/02 au 11/02 Hong Kong / Macao
12/02 au 06/03 Vietnam
07/03 au 24/03 Cambodge
25/03 au 27/04 Thaïlande
28/04 au 25/05 Japon
26/05 au 24/06 Bali
25/06 Singapour
27/06 Londres
Notre maison d’échange à QuébecNotre maison d’échange à SedonaNotre maison d’échange à San Diego### 4 – Où trouver l’argent?
LA question qui fâche… Notre plan s’appuyait sur 4 principes fondamentaux : trouver un maximum d’échanges avec TrocMaison pour limiter le coût, puiser dans nos économies, travailler tout au long du voyage et avoir confiance.
Nous avons pris le parti de ne pas calculer le coût total d’un tel voyage. Nous n’aurions jamais été capables d’affronter le chiffre, je pense… Nous avons décidé d’y aller par étape. Trouver l’argent pour les billets, payer. Trouver l’argent pour la location de voiture aux États-Unis, payer. Etc., etc.
Le fait que nos jobs respectifs nous permettent de travailler à distance et de nous organiser comme on le souhaite est un gros point positif. Je** travaillerai tout au long de notre périple** (je fais de la traduction) et Fabien rentrera 3 fois 3 semaines en France (il est formateur), ce qui nous permettra (on l’espère) de financer notre voyage à mesure que nous avançons.
Hormis les billets d’avion, l’autre poste très onéreux reste indéniablement le logement. **C’est là que l’échange de maison apparait comme un petit miracle: **jamais nous n’aurions pu envisager un tel voyage si nous avions dû loger uniquement à l’hôtel… Et jamais nous n’aurions séjourné dans d’aussi jolis endroits, c’est certain !
Bon, oui, j’avais réussi à organiser 7 échanges consécutifs sur 5 mois à San Diego en 2009* (voir billet précédent), mais trouver des échanges sur un an, dans plus de 15 destinations autour du monde, c’est une autre paire de manches ! J’ai pris mon courage à 2 mains et je me suis lancée.
Début septembre 2014 (soit quasiment un an avant le départ), j’ai commencé à envoyer mes demandes d’échanges dans l’ordre des pays et villes visités. Je compte entre 9 et 6 mois avant la date d’arrivée sur place pour envoyer mes demandes. (J’ai remarqué que les gens s’y prennent généralement 12 à 6 mois avant pour organiser leurs échanges.) Avant le départ, 12 accords d’échange étaient scellés : 1 au Québec, 4 aux États-Unis, 4 en Nouvelle-Zélande, 1 au Cambodge, 1 en Thaïlande, 1 à Singapour. Nous avions également un échange de voiture prévu aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande.
Je continue aujourd’hui encore à envoyer des demandes. Bien évidemment, rien n’est sûr à 100 %. Si quelqu’un annule, il faudra s’adapter et rester zen.
Il apparait clair que certains pays sont plus ouverts que d’autres au concept de l’échange de maison. On aurait peut-être dû mieux réfléchir à ça au moment du choix de l’itinéraire… Ce n’est, par exemple, pas dans la culture japonaise d’échanger sa maison. Le mois ½ que nous passerons là-bas en fin de voyage risque de nous coûter cher. Croisons les doigts pour qu’une solution inattendue s’offre à nous!
Prévoir un **séjour en Polynésie**hors période de vacances scolaires locales n’était pas non plus une bonne idée, puisqu’aucune famille ne souhaite voyager à ce moment-là. De bonnes leçons pour nos futurs voyages! (Un tour d’Europe après le Bac de Romain en 2018, qui sait ?)
Alors **comment s’y prend-on pour négocier plusieurs échanges, sur plusieurs mois, dans plusieurs villes et pays du monde? **Déjà on crée un beau tableau Excel avec les dates des séjours et plein de couleurs.
Ensuite, on s’occupe des demandes. J’aime beaucoup sélectionner les maisons, lire le profil des propriétaires pour faire leur connaissance en quelque sorte, puis leur écrire un message personnalisé en leur disant ce que j’aime chez eux et en leur donnant quelques détails sur notre maison. Dans le cas de ce tour du monde, j’ai envoyé des centaines de messages et je n’ai pas pu personnaliser mes messages à chaque fois. J’avoue avoir mécanisé mes demandes.
Le site de HomeExchange permet de sélectionner plusieurs maisons et de les contacter plus tard. C’est ce que j’ai fait. J’ai rédigé un message type, mais chaleureux, et je l’ai envoyé à tous les listings que j’avais sélectionnés pour un lieu et une date. J’ai fait la même chose avec l’ensemble des destinations.
J’ai reçu de nombreuses réponses négatives souvent automatiques, parfois personnelles, ce qui m’a permis d’affiner mes recherches. J**’ai ensuite répondu à tous les retours positifs et voilà!**
5 – Comment faire avec la maison?
Créer un autre tableau Excel! Celui-ci reprenant les dates auxquelles notre maison sera occupée et par qui. Certains des échanges conclus se sont faits (ou se feront) en simultané, d’autres pas. Pour notre séjour à Sedona, Arizona, par exemple, nous étions chez Penny et Don au moment où eux, séjournaient chez nous. Catherine était chez nous au mois de juillet et nous serons chez elle, à Singapour, entre Noel et Jour de l’An.
Ne pas oublier de prévoir un jour ou deux entre 2 échanges pour le ménage. Nous avons la chance d’avoir Rita et Sabrina qui s’occupent de notre maison pendant notre absence. Elles font le ménage entre 2 séjours, lavent les draps et refont les lits de façon à ce que tout soit prêt pour l’échange suivant. Nous sommes en contact pas Skype en cas de souci.
Pour certains de nos échanges, un service de ménage est proposé (tous les 15 jours, par ex.). Dans ce cas, Rita et Sabrina interviennent également chez nous de la même manière. Nous pouvons compter sur mes parents, qui vivent dans le même village que nous, en cas de gros problème. Ils se chargent du paiement du ménage et sont les « gardiens des clés ». C’est un grand soulagement pour nous de savoir qu’ils sont là, au cas où.
Voilà, voilà. Pas mal de temps et d’argent, une bonne dose d’organisation, de détermination et d’adaptabilité, un soupçon de collaboration, sur un fond d’optimisme et de lâcher prise… C’est notre recette à nous. On va laisser mijoter à feu doux et je vous dirai… Pour l’instant, ça s’annonce plutôt bien…
A suivre, donc… En attendant, vous pouvez suivre Carine en direct sur sa page Facebook. Alors, l’aventure de Carine vous tente? Seriez-vous prêt à vous lancer dans un tour du monde avec HomeExchange?
[i] Signifie « souviens-toi de toujours oser » en latin