Un tour du monde en échange de maisons, ou comment donner du sens au voyage

Voilà six mois bientôt que la Family Globe exchange a entamé son magnifique tour du monde avec HomeExchange. Six mois de rencontres, de découvertes, d’aventure. Quel bilan tire-t-elle de ces premiers mois en Asie? Rencontre avec Audrey.

Donner du sens à la vie

Des questions nous reviennent souvent: « alors le bilan de cette expérience, c’est quoi ? ». C’est l’aventure de notre vie! Ce voyage, c’est se recentrer sur ce que nous attendions depuis longtemps, c’est-à-dire sur notre famille et sur nous. Vivre ensemble H24, ce n’est pas inné, pas toujours facile. Il a fallu s’acclimater, s’apprivoiser même. Les valeurs essentielles de la vie ont alors émergé: la tolérance, accepter les défauts, être patient, être juste, partager, écouter, s’entraider. Il n’a pas toujours été facile de les mettre en application, mais on y travaille toujours.

Au-delà de ce que nous vivons, on apprend à mieux se connaître, mais aussi à s’adapter. Ces cinq mois font SENS, ce mot si important à mes yeux. Donner du sens à ma vie, donner du sens à ce que nous vivons. Vivre cette aventure, c’est vivre à 1000 %, la tête ancrée dans les étoiles. Car des étoiles, il y en a partout, qui guident notre chemin.

Les échanges de maisons, nos bulles de repos

Et l’échange de maison, sommes-nous contents d’avoir choisi ce mode de voyage pour découvrir le monde? Nous pensons toujours que nos échanges sont nos petites bulles de repos, ce temps qu’on s’accorde et le bien-être qu’on en ressort. Malgré tout, nous avons dû nous adapter, car l’échange n’est pas le même en Asie qu’en Europe. À force de voyage, d’ouverture sur le monde, on accueille avec bienveillance ces maisons et nous acceptons les défauts qu’on aurait vus il y a encore cinq mois en arrière.

[][][]Nous avons fait jusqu’ici cinq échanges, qui ont tous été très différents, mais qui nous ont permis de regagner chacun nos zones de confort, cette zone de liberté nécessaire à chacun. Rien que pour cela, l’échange de maison est un véritable plus. Du côté de l’immersion, l’échange d’hospitalité a été un must total. Nous avons hâte de reproduire l’expérience de vivre avec nos hôtes chez eux. Les enfants en parlent encore comme leur meilleur souvenir de Thaïlande.

De belles rencontres

Les rencontres, on se les crée, j’en suis persuadée. Notre façon d’aller vers les autres a vraiment évolué. On engage la conversation, on vient en aide. Les enfants sont aussi pour cela un réel atout. Ils sont un peu nos aimants aux rencontres.

Je distingue bien deux types de rencontres : celles avec des voyageurs comme nous, et celles avec des locaux. Les voyageurs que nous croisons laissent en nous un regain de vitalité, une force qui nous relance en optimisme, en bonheur. Ça fait du bien d’échanger (un mot au centre de notre tour du monde). Les rencontres avec les locaux sont passagères et éphémères, mais tellement belles et puissantes. Je revois encore nos enfants dans leurs multiples moments de jeux à éclater de rire avec ces enfants du monde. Cela n’a pas de prix !

Vivre sans regrets

Et au niveau de la famille, arrivons-nous à gérer l’équilibre, le manque ? Le manque est présent. La famille, les amis, les copains d’école pour les enfants, mais il est partiellement compensé par le monde que nous découvrons. Nous ne souhaitons pas rentrer plus vite à la maison ! On sait tous que cette aventure durera un temps donné, que des sacrifices sont nécessaires pour explorer les possibles ; du coup, on accepte les règles du jeu et on vit sans regrets. Surtout parce que la famille va bientôt nous rejoindre. Prochainement, notre tour du monde sera ponctué de visites, ce qui enchante la famille.

[][][]Au niveau de l’équilibre, c’est un savant dosage entre autonomie, liberté et proximité. Les relations entre les enfants ne sont pas toujours évidentes. Ils se comportent un peu comme à la maison, soit ils s’aiment, soit ils se bagarrent. Cependant, on voit qu’ils sont toujours là les uns pour les autres. L’accident de Camille a été vraiment le reflet des relations. Ils étaient tristes, paniqués, inquiets, pleuraient dès qu’ils la quittaient, mais ils ont toujours gardé le sourire et fait des jeux avec elle, pour qu’elle soit heureuse et qu’elle oublie sa douleur. C’est dans les épreuves qu’on constate qu’ils ont acquis de la maturité. Cela nous fait chaud au cœur.

Notre bilan de l’Asie

Je n’oublierais jamais nos premiers pas d’aventuriers à Hong Kong, ces premiers instants de cette vie qu’on a tant espérée. On se dit « ça y est on va la vivre ! ». C’est une sensation incroyable de se dire que le monde nous tend les bras.

[][]Mais en Asie, la culture, les paysages, la nourriture ont tant de décalage avec notre façon de vivre. Et pourtant on s’accroche et on aime ça. La nostalgie aussi s’empare de moi, de ce temps qui passe, de ces souvenirs que j’ai en tête, mais aussi dans le cœur, dans les yeux, dans la peau. Je me souviens de choses très différentes, qui font de ce voyage une aventure extraordinaire. Mon premier bol de soupe au poulet, notre balade en bateau sur la baie d’Halong, nos shopping dans la majestueuse cité de Hoi-An, mon cœur qui s’est mis à battre la chamade à Bagan, la découverte des temples d’Angkor et tant d’autres moments qui sont vraiment ancrés en moi.

Mais aussi des moments tout simples et très intimes : quand Camille se niche dans mes bras dans un tuk-tuk, quand Raphael vient me faire un bisou sur la joue lorsqu’on regarde le coucher du soleil ou quand Hugo joue au foot avec plein de nouveaux copains en équipe avec son papa. Je me souviens de nos innombrables moments de dialogue avec Fabien sur ce monde que nous découvrons, nos fous rires imprévus dans les transports en commun, nos éclats de voix quand la fatigue se faisait ressentir, mais surtout l’amour qu’on porte sur nos enfants qui découvrent le monde et qu’on éprouve l’un pour l’autre. C’est un peu mon roc, mon confident, mon amour, sans doute la plus belle rencontre de ma vie.

L’Asie nous a séduits, elle nous a enchantés, fait douter, nous a énervés, nous a épuisés, mais surtout elle nous a subjugués. Une chose est sûre : on y re-goûtera!