Balade Irlandaise

Attention ! Si la magie existe vraiment, c’est en Irlande que vous la trouverez.

Comment pourrait-on définir autrement un pays où chaque passant est poète, où un simple baiser sur le Blarney Stone peut changer une vie, et où tout le monde croit aux « Ienprechauns » ?

Mon histoire d’amour avec l’Irlande a commencé le jour le mon anniversaire, que mon mari avait décidé de célébrer à Dublin, sous prétexte que seuls les irlandais, avec leur fameux « gift of the Gab », seraient à la hauteur de la circonstance. Il avait vu juste.

Nous avons entamé une semaine de festivités ininterrompues dans la cave de l’hôtel Merrion, à Dublin. Avions-nous l’air un peu seuls, mon mari, moi, et une bouteille de champagne, à onze heures du matin ? Quoi qu’il en soit, à midi nous étions cinq, puis sept, et à une heure, neuf joyeux compagnons partaient finalement à la recherche du fameux Café Paradiso de Cork pour déjeuner. En un instant, nous étions devenus les meilleurs amis du monde, et nous nous amusions follement.

Parmi nous, Louise Kennedy, que j’ai prise pour l’une de ces plantureuses blondes irlandaises, s’est avérée l’une des plus remarquables attractions touristiques du pays. Designer renommée, elle a son atelier au coin de la rue, à Marrion Square, et propose à la vente toutes sortes de jolies choses, des vêtements raffinés, des objets de cristal et des meubles uniques. Nous avons réussi à embarquer un musicien dans notre folle tournée (il jouait du piano à l’étage mais notre petit groupe a du exercer sur lui un certain pouvoir d’attraction), un sportif célèbre dont le nom m’échappe et enfin Patrick, un conteur qui nous a fait rire toute l’après-midi avec ses histoires. Je me suis fait la réflexion suivante : comment se fait-il que l’Irlande soit peuplée de gens extraordinaires ? Où sont passés les gens normaux ?

C’est que, il n’y en a pas, disent-ils. Même les Tsiganes qui proposent d’aiguiser vos couteaux de cuisine ont des histoires à raconter. Les chauffeurs de taxi sont réputés dans le monde entier pour avoir la langue bien pendue, mais à Dublin, même les chauffeurs de bus sont bavards. Alors que nous faisions un tour de la ville en bus, nous avons appris deux ou trois choses sur l’histoire des lieux, et beaucoup sur le sens de l’humour des irlandais. Des blagues énormes, politiquement très incorrectes, pleuvaient sur nous depuis la cabine du conducteur. Nous avons refait le circuit une deuxième fois pour ne rien manquer de sa verve inépuisable.

Vous en ai-je dit assez sur cette Ile d’Emeraude enchantée pour que vous mettiez l’Irlande dans votre moteur de recherche ? Après tout, je ne vous ai même pas encore parlé des attractions incontournables.

Mais pour moi, ce sont les gens qui font de cet endroit un monde à part. Non seulement les Irlandais eux-mêmes, mais aussi les gens qu’ils attirent. Angela Lansbury, auteur de « Murder she Wrote », a trouvé que Bellycotton était fait pour elle. Jusqu’à sa mort il y a quelques années, le Chef Keith Floyd vivait à Kinsale, ville de carte postale où les meilleurs restaurants du pays se côtoient dans de minuscules maisons aux couleurs pastel le long de la grande rue.

C’est à Dingle, un peu plus à l’ouest, qu’a été tourné le magnifique film de David Lean « Ryan’s Daughter », tandis que la ville de Sneem, dans le Kerry, a la faveur de Kevin Costner comme de la Reine Béatrix de Hollande. Et ce ne sont que quelques exemples.

Alors, qu’attendons-nous pour nous y installer ? Il est vrai que le climat est un peu humide, et que les probabilités de passer trois jours d’affilée sans pluie sont quasiment nulles. Mais, comme me l’a fait justement remarquer le porteur à l’aéroport : « l’Ile d’Emeraude ne serait pas ce qu’elle est sans une touche de brume nourricière ». La « brume nourricière » étant relativement clémente ce jour-là, je n’ai pas cru bon de le contredire.

Au lieu de cela, j’ai passé le reste de mon temps à chercher de possibles échanges de maisons, et je suis heureuse de vous annoncer qu’il y a de nombreuses opportunités.